BOT DE PAILLE – sculpture visuel et sonore composé à base de BOT
Les BOTs composent une communauté virtuelle qui crée un ensemble d’entités machiniques venant se greffer sur des lieux, sites urbains ou naturels, pour en explorer les potentiels actifs et les mettre en relation les uns avec les autres. Chaque entité amplifie des données du lieu d’implantation (son, mouvement, intensité lumineuse…) pour les faire transiter via internet sous la forme de flux streaming, c’est un laboratoire virtuel de création sonore partagé sans début ni fin, il y a plasticité sonore, installation sur un site (maison, garage, locaux, bureau, bateau, montagne…) et une construction du programme, hébergé sur un serveur-machine en évolution perpétuelle, en lien avec les envies des musiciens-compositeurs-auditeurs et de même manipulable dans certains cas par n’importe quel auditeur se présentant sur le réseau des bots. Il y a donc ici deux types de site, comme le dit Anne Cauquelin : « Le terme site semble donc plonger ses racines des deux cotés du monde actuel : le versant terrestre, tangible et le versant immatériel, abstrait » (Cauquelin, 2002 : 24), c’est une façon d’aborder le sonore comme quelque chose de fixé à un lieu, un contexte : l’installation, le dispositif (captation-amplification-numérisation), la mécanique et son écoute, sa manipulation, virtualisé sur un site « abstrait », en mouvement, ainsi Cauquelin nous précise toujours à propos de cette notion de site, les origines du terme, «Voilà notre mot latin ; sistere, résister – ou italien : sito (paysage élargie), qui prend un aspect d’expérience en cours, de work in progress. » (Cauquelin, 2002 : 27). Il s’agit bien ici d’une élaboration continuelle, persistante et durable (du moins du point de vue de l’opérateur) qui permet de laisser à la musique une autonomie dans sa mécanique, processus existant de création-écoute musical mais aussi sa participation quotidienne aux activités du compositeur-musicien-auditeur, un dédoublement de sa réalité vécue et une fiction re-joué à travers son écoute-manipulation ordinaire : le réveil, petit déjeuner, allumer son ordinateur, vérifier ses courriers électroniques, mettre en route un stream BOT, changer un paramètre, écouter, ne plus écouter, faire autre chose, écouter, s’environner.
Pour ces deux versions, le Bot a accumulé de plus en plus de déchets et de matières recyclés pour former un noyau moléculaire sous la forme d’un tourbillon, aggrégation de machines détruites et parcellaires. Il s’agit d’une sculpture intermédia où la galerie devient un temps la réalisation spatiale d’une machine folle qui accumule le monde qui l’environne.
Bot de paille v01
bot de paille v02