Exposition ELECTROPIXEL

26 septembre

Plateforme Intermédia (Derrière l’éléphant) à Nantes
Vernissage exposition Electropixel + performance le 26 septembre à 19h
Ouvert du mercredi au samedi
de 16h30 à 19h30
Vacances de la Toussaint (19 au 31 octobre) de 14h30 à 18h

!! Fermé le 14 octobre !!

Artistes :
Chloé Malaise et Richard Malaise
Gabriel Vogel
Fryderyck Expert et Jérémy Picard
Krypt’Art (Carine Léquyer et Julien Le Tallec) + Jean Luc Arru et Jean Luc Branchereau
CarbonDeath
Sophie Keraudren-Hartenberger
Benoît Travers

20h30“Ébrèchement sonore”
Performance de Benoît Travers, 25 min

Ebrechement-sonore
Benoît Travers, «Ébrèchement sonore, performance, vidéo, 2019»,
photographie : droits réservés

 

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CHLOÉ MALAISE ET RICHARD MALAISE

«Deus ex Machina»

« Depuis Descartes, de plus en plus de choses dépendent de nous. On est désormais dans une période ou nous dépendons de choses qui dépendent de nous ».
Michel Serres

Le spectateur entre dans un espace sombre, un écran diffuse l’image fixe d’une jungle : un décors végétal, une idylle dans laquelle le visiteur pourrait presque entrer.
De haut-parleurs émanent les bruits environnants de cette nature à la fois lointaine et proche, presque accessible. Lorsque l’on s’étend sur les coussins disposés au sol, pour contempler un instant l’image, on se rend compte que cette dernière n’est pas une image fixe. La jungle vit en temps réel.

En l’observant bien, on découvre que l’image, hyper-réaliste, est en fait le fruit d’une matérialisation virtuelle, il s’agit d’une modélisation 3D, un décor. Le son, dont on devinait infinement l’irrationalité, est en fait un son de jungle recomposé à partir de fréquences électromagnétiques émises par des objets électroniques de notre quotidien (ordinateur, réfrigérateur, machine a laver, chauffage….)

Cette installation souligne avec ironie l’immanence de la Nature, rendue inaccessible par l’homme, mais bien présente, fût-elle d’artifice. Elle confronte le visiteur à l’oxymore d’un artefact-nature et propose en ce sens un espace de méditation au rapport bancal Nature-Société.

Jungle Dad 2Deus ex machina

 

Par une pratique étroitement liée au son, à l’installation sonore, à l’expérience électronique et au hacking, Chloé Malaise développe un projet artistique qui s’attache à examiner notre environnement hyper électronique et matériel de manière critique.
Tant par l’installation que par la performance live ou la création d’outils sonores, ses projets prennent la forme de réappropriations formelles et/ou technologiques qui interrogent nos rapports à ces architectures et technologies qui nous entourent. A travers ses différents projets, elles scrute d’un regard poétique et sensible les artefact de notre société comme les élément constitutifs d’une seconde nature.

site : chloemalaise.net

Richard Malaise est réalisateur de films et de directs dans le secteur institutionnel, de « trailers » pour les jeux vidéos, de génériques de documentaires, il est aussi Chef-monteur, truquiste 2D-3D et vidéographiste pour le documentaire et la publicité.
Au sein de La Compagnie des Mornes Bleu, il co-signe la scénographie et l’habillage vidéographique de deux spectacle.
Depuis plus de 20 ans, il développe la partie visuelle numérique de la cosmogonie « La Forêt Épopée » de Patrick Cheval avec lequel il élabore des paysages et personnages virtuels chargés de poésie. Ensemble, ils élaborent un projet de série d’animation 3D aujourd’hui en développement.

site Epopart : https://www.epopart-creations.com/
page FB Epopart : https://www.facebook.com/epopartcreations
page FB : https://www.facebook.com/richard.malaise

 

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GABRIEL VOGEL

Pièce sonore dansante. L’œuvre de Gabriel Vogel hypnotise le spectateur, tant par le mouvement du tourne-disque qui fait pivoter la structure métallique, que par les sons qui naissent de la rencontre des différents éléments entre eux.

Une percussion automatique, nouvel instrument qui invite à se laisser aller. A se perdre toujours plus profondément dans les nuances de lumière des matériaux. Et à écouter, encore et encore, le frottement, le tintement, le battement du métal contre le métal.

Installé à Nantes depuis 2000, Gabriel Vogel est artiste sonore, batteur, également peintre. Il explore le terrain musicale de façon minutieuse. Il enregistre, façonne, crée ses pièces sonores à la façon d’un sculpteur. Le mouvement est important, la précision indispensable, l’imagination au rendez-vous. Il conçoit également ses propres instruments, construits à partir d’éléments récupérés, recyclés de façon sonore.

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FRYDERYK EXPERT ET JÉRÉMY PICARD

Actions réfléchies ou un simple lâcher prise.

« A table » est une installation sonore qui invite à perdre la notion du temps à travers le jeu.
Détournée de sa fonction première la table basse devient ici instrument.
120 balles rebondissantes permettent de jouer et composer seul ou à plusieurs autour de celle-ci; la répétition de gestes simples participent alors à créer une synergie envoutante.

bty

Fryderyk Expert et Jérémy Picard

https://jeremypicard.fr/
http://fredexp.fr/
http://www.labricool.fr/

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KRYPT’ART + JEAN LUC ARRU ET JEAN LUC BRANCHEREAU

Krypt’Art présente une vidéo basée sur la déstructuration de photographies de la faune sauvage aux abords de l’Erdre, par Jean-Luc Arru et Jean-Luc Branchereau. Recomposition “sauvage” d’un regard porté sur la nature ! La transformation des images photographiques par des procédés numériques amène Julien Le Tallec et Carine Léquyer à remanier cette matière première, pour inventer un nouveau tableau vidéo proposant une altérité à leur observation.

Les artistes le savent : le sauvage vous regarde sans que vous le perceviez. Il disparaît quand le regard de l’homme l’a saisi.” La panthère des neiges (2019) de Sylvain Tesson

Com

Infographiste et musicien, Julien Le Tallec développe un travail artistique au travers de rêveries générées par ordinateur qui mêlent figuration, abstraction et musiques électroniques.

Musicienne et artiste plasticienne de formation, Carine Léquyer développe un travail à la croisée du son et de l’image dans divers contextes. Des concerts, performances, et spectacles, aux films, vidéos et installations audiovisuelles, elle questionne leurs rapports et cherche à en dégager de nouveaux langages.

Leur rencontre artistique au sein de Krypt’Art en 2014 (Association jovéenne, laboratoire son/image inspiré par les relations Art/nature/environnement) est à l’origine d’une série de créations audiovisuelles. Ces propositions artistiques, loin d’une exploration autoréflexive sur le médium employé, s’emparent des outils de l’Art numérique, pour distraire le spectateur, tout en questionnant le rapport entre Nature et Culture au XXIe siècle.

Jean Luc Arru et Jean Luc Branchereau, photographes, observent la faune au gré de leur promenades, nautiques et pédestres sur l’Erdre. Leur travail constitue un recueil d’images qui témoigne du patrimoine naturel aux abords de la rivière.

 

 

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CARBONDEATH

Aller-retour entre espace urbain sauvage et galerie miniaturisé, CarbonDeath propose de transformer les déchetteries non autorisés en potentiel sculpturale. Les humains et les déchets sont intrinsèquement liés mais parmi la chaîne des êtres vivants sur notre planète l’humain est le seul à produire autant, voir plus, de déchets que ce qu’il consomme. CarbonDeath investit la galerie comme un mini-laboratoire de l’action mené en zone urbaine, un lab au sens d’une recherche moléculaire sous l’égide d’un nouveau concept : le Microb-art, raccourci de microbe et art, proposant une forme d’installation à l’échelle du microbe à voir avec un microscope ou une loupe grossissante.

CarbonDeath est un collectif d’artistes qui propose une recherche artistique et scientifique sans limite de chapelle, se mettant à dos potentiellement les artistes, curateurs, scientifiques et universitaires grâce à une impertinence volontaire vis à vis des lieux, concepts et façons de faire propre à chacun de ces domaines.

CarbonDeathInstallEP10

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SOPHIE KERAUDREN-HARTENBERGER

Glowing” est un ready-made composé d’un fragment de verre soufflé en verre ouraline datant du début du XXe siècle provenant de Montceau-les Mines, ancienne ville minière du bassin minier de Saône et Loire.
L’Ouraline est un verre dans lequel a été incorporé de l’uranium, il brille d’un éclat vert lorsqu’il est révélé à lumière ultraviolette.
Utilisé depuis d’Antiquité, le verre en ouraline connaît son apogée au XXe siècle en France et à l’International, il en existe plusieurs type,sa fabrication se perpétue aux États-Unis, (Fenton Art Glass Company, Mosser Glass, GibsonGlass et Jack Loranger.)
Parée de nombreuses vertus lors de sa découverte, parfois au-delà du raisonnable, la radioactivité n’est pas une découverte récente.
Si il est vrai que les explosions atomiques militaires d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 et les accidents nucléaires civils deTchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011 ont contribué à créer et à entretenir peurs et inquiétudes, les rayonnements provenant de substances radioactives sont largement utilisés dans l’industrie pour le contrôle de pièces manufacturées, dans la médecine nucléaire à des fins de diagnostic et thérapeutiques.

Le fragment en verre ouraline isolé devient un sujet contemplatif, vanité contemporaine mettant en lumière une réminiscence, la révélation du phénomène physique considéré comme “la plus révolutionnaire des découvertes scientifiques des années 1895 à 1905”*.
La radioactivité soulève bien plus que des problématiques techniques ou scientifiques, des questionnements philosophiques, éthiques et ontologiques.

*Emilio Segré, Les physiciens modernes et leurs découvertes.

 

sophie keraudren
Sophie Keraudren-Hartenberger développe un travail de sculpture, film, installation autour des liens préexistants entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. L’exploration est menée dans différents lieux, naturels, industriels et scientifiques.
Par une approche multidisciplinaire souvent liée au lieu, la pratique de Sophie Keraudren-Hartenberger engage des dispositifs de révélations. Décrire le monde à partir des matières naturelles ou transformées qui le compose. Les matériaux sont sélectionnés pour leurs propriétés intrinsèques et leur potentiel de transformation. En résulte des mises en scènes sensorielles composées d’images sensibles, sculptures, films, installations. Le processus de travail peut être assimilé à une pratique héritée du naturalisme ou de l’empirisme dans l’expérimentation des combinaisons de révélations de nouveaux espaces. En intégrant une dialectique scientifique et industrielle, elle corrèle l’infiniment grand et le caractère profond de l’infiniment petit dont la perception existe grâce aux outils de la science.
Au delà du simple rapport formel, Sophie Keraudren-Hartenberger nous propose de questionner la matière et une certaine temporalité dans laquelle le spectateur est amené à regarder de près, de loin, au-dessus, en- dessous, dans la lumière, dans l’obscurité. Ainsi ce qui nous paraissait jusqu’alors familier se mêle et se trouble par un système d’association nous faisant douter de nos savoirs et de nos sens, fabrique d’imaginaire semant le trouble de la perception.

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BENOÎT TRAVERS

Artiste visuel, performer, musicien vit et travaille à Nantes.

Benoît Travers réalise des œuvres issues d’actions souvent répétitives, hypnotiques et endurantes : la sculpture, la vidéo, la performance, la poésie, la photographie et le son. Les expositions et projets récents ont pour point commun un protocole : L’ ébrèchement. Geste fondateur d’actions et d’une pensée plastique aux contours poreux et aux bordures dérapantes, vibrantes. L’ébrèchement est une action de transformation, de métamorphose par des gestes choisis pour leur simplicité : marteler, déchirer, découper, abraser avec différents matériaux, métal, bois, textile, vêtement, papier, verre ou encore des objets utilisés par l’ouvrier, le sculpteur, comme une investigation du processus de production : boîtes à outils, brouettes, échelles, échafaudage, palissade de chantier, plans, photographies etc. Ce détournement de la fonction usuelle des objets expérimente une esthétique poétique d’une mise en abîme, transformant des objets manufacturés en objets organiques et hybrides.

Ébrèchement miroirs, phase 1


Ébrèchement billots de boucher

Benoît Travers est diplômé du DNSEP des Beaux-Arts de Rennes et du California Collège of Art and Craft de San Francisco, il coordonne des workshops performance dans les Écoles d’Arts et Scènes Nationales, il enseigne également les percussions, la batterie pour les musiciens et les danseurs dans différents conservatoires et institutions de la danse.

 

Confiné.e.s #2, Entretien avec Benoît Travers
Entretien réalisé par Adeline Têtue – Adeline Têtue / Galerie RDV et Benoît Travers
https://www.reseaux-artistes.fr/dossiers/benoit-travers/#textes