Audioblast #8 Exposition

Festival de création sonore utilisant le réseau comme lieu de diffusion, il se compose de nombreuses pratiques audio en réseau, de musique expérimentale, drone, noise, field recordings, poésie sonore, électroniques et musiques contemporaines.
Le festival sera diffusé en direct en ligne et sur un système de spatialisation radiophonique installé à la Plateforme Intermédia le samedi 22 et le dimanche 23 février 2020.

Le thème de cette année est :

Global E-missions / E-missions Globales

 

Exposition

Vernissage le 4 février 2020 à 18h30
Exposition visible du 4 au 29 février 2020
Horaires d’ouverture : du mercredi au samedi de 14h30 à 18h30

Lieu : La Plateforme Intermédia
4 boulevard Léon Bureau
44200 Nantes

Estuaires de Robin Plastre

Composition électroacoustique fixe constituée en grande partie d’enregistrements phonographiques réalisés à Nantes. La pièce se présente comme une étude sensible de l’urbanisme dans la ville de Nantes et son rapport aux éléments aqueux dans l’espace urbain ; une observation de plusieurs choix effectués en terme d’urbanisme à Nantes par rapport à la cohabitation de l’eau et de la ville. Estuaires : portion de l’embouchure d’un fleuve où l’effet de la mer ou de l’océan dans lequel il se jette est perceptible. Il s’agit en fait d’un lieu de transition, point de jonction où un lieu devient un autre : nous nous intéresserons ici aux endroits où l’eau et la ville se confrontent ou se confondent… Il s’agira d’abord de mener un travail de recherche qui prendra la forme d’errances à travers ses méandres, à la recherche des points de rupture, des lieux de rencontre entre la ville et l’eau ; puis on observera les formes que prennent ses rencontres (superposition, apparition, encerclement, érosion…). On tentera alors de capter des témoignages sonores de ces phénomènes sous la forme d’enregistrements « sur le motif » ou encore de la parole des habitants ou individus de passages dans ces lieux ; « mettre en scène » des ambiguïtés ou « dissonances », effets de contrastes rendus possibles par le montage sonore et la spatialisation afin de rendre compte de la complexité des rapports de cohabitation entre urbanisme et nature (et sa préservation). Deux endroits de la ville nous intéresserons particulièrement : le « miroir d’eau » devant le Château des ducs de Bretagne (où l’eau s’introduit dans la ville) et la passerelle de bois sur l’Erdre (où la ville dépasse sur l’eau).

Robin Plastre
Artiste protéiformes autant versé dans le son que l’image, traversant différentes pratiques comme la composition, l’électroacoustique, l’improvisation, le dessin, la vidéo, l’écriture ; sensible à la danse et l’architecture. A la recherche des ailleurs (nœuds poétiques qui nous entourent et nous échappent), des ruptures, tensions…  « Il me dit que les grandes étendues ont toutes été découvertes, je lui répond qu’il nous reste alors à défricher les lieux de l’intime, microcosmes, espaces entre les espaces ».

 

Bruits d’ordures d’Alexander Senko and Polina Dronyaeva

L’oeuvre se compose de sons séquencés algorithmiquement courts de bruits de décharge, un enregistrement sur le terrain avec un camion à ordures et des sons électroniques synthétisés. Le tout est Créé avec le logiciel de programmation Pure Data.
Les bruits quotidiens de mouches, de décharges et des camions à benne ordures déclenchent un duo d’émotions entre révolte et de délivrance.
Il ne s’agit pas d’une simple représentation de la décharge, mais plutôt d’évoquer des émotions liées aux sons quotidiens. Pendant que nous restons neutres et sans vouloir ajouter de significations, nous voulons que les auditeurs se questionnent sur la signification de ces bruits.
Par exemple, quelqu’un jette une bouteille au milieu de la nuit. Dieu sait que c’est un malheureux clochard, mais le résultat sonore peu être très joyeux. Les mouches peuvent sembler rythmiques et énergiques, mais ils sont toujours perçus comme un symbole de décomposition.
De même, on peut être agacé à la vue et aux bruits des camions à ordures, surtout quand ils viennent ramasser les ordures tôt le matin. Mais pour certains ce bruit atroce peut être le signal que la vie continue, tout ce que vous jetez, il y à quelqu’un qui passe nettoyer derrière vous.
Le bruit accablant et méthodique du camion à ordures est l’expression la plus évidente de la ville prend soin de ses habitants, de chacun de nous, et il semble être symbolique que ce bruit est entendu à certaines heures, qui sont statistiquement considérées comme les plus dangereux pour les suicides. Qui sait combien de vies il a sauvées !
“Garbage Sound” est un paysage sonore invitant les personnes à réévaluer les significations des expériences quotidiennes.

 

Alexander Senko

Alexander Senko est né à Moscou, en Russie. Diplômé de l’Institut Gnesins comme ingénieur du son, il est compositeur et producteur. Il dirige le laboratoire d’artistes “Acoustic Images” (recherches et productions d’installations interactives). Il expose et fait des performances régulièrement. Les centres d’intérêt de l’artiste inclut le langage de programmation visuelle Pure Data, la musique électronique et électroacoustique, l’art sonore et l’interaction audio-visuelle.

Polina Dronyaeva

Polina Dronyaeva est née à Moscou, en Russie. Elle vit entre la capitale russe et Barcelone. Elle a étudié le journalisme à Moscou, l’Art Management à Londres et la Sociologie à Édimbourg. Ses paysages sonores ont été exposés à la Biennale de Moscou en 2011 et en 2015, Ars Electronica en 2015, décerné au festival Imagen en 2010. Polina a participé également aux conférences Amber’12 “Cultural Research in the Context of Digital Humanities” (Saint-Prétersbourg, 2013), Pro & Contra symposium (Moscou, 2013), ISEA ete ICLI en 2014. Depuis 2008, Polina et Alexander exposent ensemble avec des paysages sonores divers et des projets interactifs. Leurs intérêts de recherches : l’interaction des monde intérieurs et extérieurs avec des êtres humains dans des milieux interactifs.

http://acousticimages.net/

 

Distortion de Johanna Nulty

“Les principales composantes de ma pratique sont la sculpture, le son, la vidéo et l’installation. Dans mon travail, je suis intéressée à explorer le mouvement subconscient des matériaux du quotidien. J’amalgame les différents sons pour produire des pièces audio et visuelles.
Le processus de l’oeuvre est de m’enregistrer en train d’explorer avec les objets et les matériaux et de créer un spectre diversifié de sons. Penser à la texture et la chaleur du son et de la matière. Les objets et matériaux trouvés ne révèlent pas leur source et ne sont donc pas littérales ou illustratives de la source ou de l’ action. Les fragments sont démontés et réarrangés puis investis dans le processus.”

Johanna Nulty

Johanna Nulty est une artiste basée entre Cavan et Belfast. Nulty est diplômée en Beaux-Arts de l’Institution technologie de Sligo (Irlande) et a reçu son master (MFA, Master of Fine Arts) à l’université d’Ulster. Son travail est principalement basé sur les objets, explorant le sons des matériaux produits en masse et d’objets trouvés. Sa pratique explore les possibilité du mouvement subconscients des matériaux quotidiens dont elle filme ou enregistre en pièces audio le résultat.

https://www.johannanulty.com/

 

 

Solar Return

Solar Return est un ensemble à géométrie variable, composé du duo Jenny Pickett & Julien Ottavi. Le corps de leur musique se base sur la génération de fréquences et sur l’interpolation de multiples oscillateurs numériques et de synthétiseurs modulaires analogiques. Solar Return propose une musique électrique et noise improvisée. Les phénomènes électromagnétiques sont le point de départ de leurs créations audio. Ils ont produit différentes partitions pour deux synthétiseurs audio / oscillateurs / électronique DIY etc … qui reflètent les modèles et les événements électromagnétiques tels que les éruptions solaires et la fin du mât de téléphone mobile en ville ainsi que le monde audio insondable des appareils de cuisine. À travers leurs performances, le duo se faufile dans le monde de la fréquence, statique et sonore comme une expérience physique.

 

Burning world

Comme une expérience extrème, Solar return enregistre des sons de feu pour créer de multiples crépitements de flaire solaire. La brulure que l’homme opère sur le monde et la nature est purement abject et inconsidérée. Solar Return sonifie fortement le son de cette fin du monde, de ces brulures et l’hécatombe à venir. Pour cette oeuvre radiophonique, Solar Return propose d’écouter les derniers souffles de la nature entrain de disparaître (paysage sous-marin, planctons, fourmis, paroles d’arbres) et des phénomènes plus large et grand que l’humanité tels que les sons de l’espace (orage sélectromagnétiques) ou le vent dans les cables métallique de nos structures.

 

Prendre le loisir de l’insurrection permanente de Gilles Le Jaune

C’est une carcasse de voiture laissée là, abandonnée dans l’espace public. Elle est immobile mais agit comme un récepteur radio qui capte les ondes de ceux qui continuent à émettre. Mais à qui appartiennent ces voix que nous entendons et que disent-elles de nous ? En France l’utilisation des fréquences pour la diffusion de programmes radiophoniques est réglementée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. De la sorte le CSA “s’assure que les programmes diffusés respectent la réglementation en matière de protection des mineurs, de traitement de l’information, d’organisation des campagnes électorales, de représentation de la société…”.
Petit clin d’œil à des films comme Christine de John Carpenter où la technologie possède sa propre volonté, une volonté malsaine ; je souhaite convoquer un sentiment d’agissements contre notre gré, contre nos intérêts, de manipulation qui relie les deux objets qui se rejoignent ici : la voiture et la radio.
En vous approchant vous entendrez un patchwork de breaking news et d’alertes, parfois fausses, parfois vrais, pour donner une idée du traitement médiatique qui accompagne la catastrophe et sa résolution.
Ce travail est pour moi une façon de provoquer un débat que je souhaite en cohérence avec notre actualité, où je voudrais faire se rencontrer la méfiance que nous sommes nombreux à adresser à l’égard des médias et l’attachement que nous portons à notre indépendance. Personnellement je n’écoute la radio que lorsque je suis en voiture, ce qui est plutôt rare dans mon cas. Mais je sais que beaucoup d’entre nous utilisent leur véhicule et/ou écoutent la radio de manière quotidienne. Je ne souhaite pas juger quoi que ce soit de nos habitudes car elles ne regardent que nous. Je préfère les interroger pour entendre ce qu’elles revendiquent à travers ceux qui les entretiennent.
Et à partir de là je vous souhaite à tous de faire bouger les lignes, de déplacer les exigences que l’on impose aux autres, que nous nous imposons nous même et surtout de faire bouger celles que nous imposent ceux qui se sont placés au dessus de nous. Par ce travail nommé Prendre le loisir de l’insurrection permanente, conçu et réalisé à l’occasion de du festival Audioblast, je souhaite tout d’abord apporter mon soutien aux personnes qui actuellement se battent et parfois se sacrifient pour défendre leur avenir et notre avenir par la même occasion. Je pense aux grévistes, aux manifestants, à ceux qui porte le gilet jaune, noir, rouge, rose et arc-en-ciel en signe de leur colère et de leur solidarité.

Je remercie sincèrement Coralie Fontanel et Martin Cailleau pour leur aide précieuse dans la conception et la réalisation de ce projet.
Un grand merci également à la Société Nantaise de Recyclage Automobile pour nous avoir aimablement prêté une carcasse de voiture.

Gilles Le Jaune

Je suis une personne citoyenne, curieuse et investie dans la recherche de solutions aux maux qui apparaissent dans notre société. Je suis né et j’ai vécu dans une petite ville près d’Angers, auprès d’une famille aimante et concernée par mon futur. Je crois en la générosité et en l’empathie mais comme beaucoup autour de moi je suis traversé de troubles et de doutes quant à notre avenir en communauté. C’est pourquoi je suis sensible aux problématiques écologiques et sociales, mais aussi aux enjeux du pouvoir et de la démocratie.
J’ai étudié l’énergie et la thermique avec le souhait de participer à mon niveau aux avancés techniques qui – je l’espérais naïvement à l’époque – nous permettraient à tous de réduire notre impact sur l’environnement. Je suis désolé de vous dire que je n’y ai trouvé aucuns miracles. Mais je suis heureux de vous dire que nous possédons déjà les solutions qui semble nous manquer. Il suffit de les mettre en œuvre. Il suffit d’écouter ceux qui déjà essaient, ceux qui bricolent, se dépatouillent avec eux mêmes, en groupe ou en famille.