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Méthode Recherche & workshop

Depuis plusieurs années le collectif Apo33 met en place un travail de recherche basé sur des croisements entres réflexions, expérimentations techniques et créations artistiques. Dans le cadre des projets de recherche artistique une approche du libre et une certaine attitude vis à vis de la technologie nous a amené à approfondir une méthode de recherche en deux temps : une première phase autour de discussion et échange autour de la réalisation et déroulement du projet, une veille technologique (hardware, software, interface, capteurs…) et expérimentation de leur utilisation possible. Dans une deuxième phase la mise en situation / réalisation du projet à travers la réalisation de workshop et d'expérimentation collective ouverte.

Expérimentation perpétuelle

C'est d'une certaine façon, la manière de s'envisager au delà du tout consommable technophile dans lequel nous baignions actuellement. Une pensée de l'alternative technologique serait, potentiellement dans son ouverture permanente dans son expérimentation en continue. C'est tout un paradoxe que d'être à la fois dans la recherche technologique dernier crie (technologie portable, communication bluetooth, wifi, capteurs environnemental…) et dans son détournement (la performance, la création plastique, l'installation, le jeu). L'expérimentation perpétuelle se développe dans le fait de ne jamais déterminer un produit final ou d'esthétiser une seul approche mais au contraire de multiplier les points d'entrées et de ne jamais aboutir réellement. Il y a une forme de chantier en mouvement, de work in progress qui n'en finit plus. Il s'agit dans ce cas précis d'une mise en abime permanente de l'expérimentation, en tant que moyen d'échapper à l'utilitarisme industrielle. Installer, ré-installer, désinstaller de nouveaux systèmes informatiques, sans cesse tester de nouveaux moyens de communication, protocole de transmissions de donnée (bluetooth, wifi, …), trouver de nouvelles formes plastiques, penser l'intervention et la performance en terme de série, de version, trouver leur limite, s'y perdre et chercher ailleurs. S'attarder sur un potentiel, ne pas le fixer, le comprendre et le concevoir dans de possibles utilisations sans savoir si réellement cela sera utilisé ou si la forme actuelle sera validé à moyen terme. N'y a t-il pas un risque de se retrouver dans le même cercle duquel on essaye d'échapper, c'est à dire celui de la consommation à outrance sous le mode du zapping techno-geek? Comment cela peut-il être vraiment re-approprier / détourner par d'autres? Qui sont ces autres? Quelles seraient ces modes d'utilisation possibles autre que celle du spectateurs passif?

Construction collective

En passant par la mise en situation / pratique lors de séances de workshop ou de session de recherche intensive basé sur un échange entres les participants et non pas sur le mode enseignant (émetteurs) –> élèves (récepteurs), nous expérimentons un mode de construction collective autour du sujet de recherche, celle-ci incluant la maniére dont on met en place le cadre de recherche lui-même. Échange sur plusieurs aspects, à la fois sur un contenu technique : comment utiliser tel ou tel technologie (quelle technologie!), plastique : quelles approches sonore, vidéo, texte… sensible de notre réalité, quelles sont les manières de révéler, déjouer, transcender cette réalité, théorique : échange de lecture, citation, discussion et débat, le tout se croisant sur un plan social : cuisine, nourriture et préparation des repas. Cette méthode de construction collective à travers un atelier ouvert permet aux intervenants d'Apo33 et individus de proposer un angle de vue caractéristique du projet en présentant et croisant leur propre problématiques plastique, technique, théorique…etc. Il y a proposition d'expérimentation à travers de nouvelles combinaisons de dispositif, celui à la fois du cadre même de l'expérimentation, la recherche collective, et ceux du dit projet. De l'écriture plastique d'un projet à sa réalisation technique, de la réfléxion sur l'objet et sa façon de le manipuler, sa réception et le retour que l'on a d'un point de vue extérieur, plusieurs entrées, plusieurs approches. Il y a hétérogénéité dans les approches du champ d'expérimentation, de son résultat et enfin une tentative commune de créer des assemblages possibles de ces multiplicités.

Parler de ce que l'on fait / écrire ce que l'on dit

Un des points fondamental de cette méthodologie réside dans fait qu'il y articulation dans le même temps du processus et enjeux qui sont en train de se jouer dans la recherche et la mise en situation de celle-ci. Une pensée, un acte, un dire, une trace. C'est une redéfinition de la pratique, théorie et expérimentation plastique, poétique comme approche globale et non plus comme des éléments séparés et répartis en différents corpus de spécialisation.

Une pensée, de l'imaginaire, du désir de faire et de dire quelque chose qui nous transcende, qui nous permette de concevoir le monde sous de multiple aspect, de le transformer, de le vivre aujourd'hui et maintenant, une pensée de soi au delà, projeté dans une réalité commune.

Un acte, celui d'activer cette pensée, de la rendre physique, de lui donner un corps, de l'incarner dans un volume, un espace, un geste. Cette acte qui constitue une humanité, celui de prendre un os et de l'utiliser comme un outil, celui de créer une roue pour pouvoir se déplacer, celui de peindre la lumière que l'on perçoit dans un paysage ou de chanter son cœur, sa vie, sa joie, sa peine…etc.

Le dire comme possibilité d'exprimer sa parole, de parler de ce que l'on fait, d'articuler sa pensé en langage, en son, en image, en signes, une objectivité personnelle comme écriture alternative de l'histoire, celle de sa propre histoire, de ses propres actes. Trouver ses mots, décrire son cheminement et sa vision en des termes qui nous sont original.

La trace au delà du signe, une persistance mentale de notre traversée, existence en passage et éclairage sur des zones sombres et disparaissantes de notre moi. En cette occasion l'édition que vous lisez, le site web sur lequel vous surfez, le dvd que vous visionnez, les extraits sonores que vous écoutez, toute une machine de fabrication de trace. Trace de nos flux, de nos productions, de notre dire, de notre faire, de notre pensée. Petite pierre ajouté à l'édifice, la trace comme pli, repli du temps, ouverture vers une ligne d'origine, celle d'où vient la pensée.

start.txt · Last modified: 2015/12/02 11:36 by admin