Principe de lecture/construction de l'espace APO33:

Les locaux d'APO33 à Nantes sont le point de départ et de test du Poulpe. Nous avons établi les premiers essais depuis plusieurs mois à l'intérieur même de nos locaux, 24/24h et 7/7, nous vivons en permanence avec l'installation. Nous en sommes actuellement à la deuxième version (Août 2005). La première version était organisée en plusieurs “chemins” : un automate récupérait les résultats des captations dans le lieu (interphone, toit, porte d'entrée …) et traitait chaque source de captation (ou une combinaison de 2 sources) avec un effet différent, puis renvoyait le résultat sur un canal streaming (radio web) dédié. Nous émettions alors 3 flux radioweb en continu diffusant des recompositions automatisées des captations résultant de notre interaction quotidienne avec les lieux, fruit de nos activités et des résonances architecturales. 2 mois après les installations de Tours et d'Orléans, nous avons revu celle de Nantes, pour lui donner un second souffle. Avec l'expérience des deux autres installations, nous avons fait évoluer l'automate (avec beaucoup plus d'interaction et de composition que le précédent), ainsi que l'installation physique notamment la spatialisation dans nos locaux. Une donnée nous est apparue déterminante, non seulement au regard de nos expériences dans les autres villes mais aussi au regard de notre expérience quotidienne : la diffusion du flux continu produisait une sorte de mur sonore permanent venant s'intégrer dans l'environnement spatial au même titre que les murs du lieu, de telle manière à ce que, de façon assez pernicieuse, nous en oublions parfois la présence. La présence sonore nous était paradoxalement rappellée lorsque le stream était malencontreusement coupé. Nous avons alors pris conscience de l'importance du silence (à intégrer dans la construction de l'automate lui-même) pour pour mieux jouer avec l'espace et le temps de notre quotidien. C'est à partir de cette donnée du silence que nous avons reconstruit la spatialisation. La précédente version de la spatialisation était basée sur la résonance de matériaux (le bois pour l'escalier, le métal pour la cours). Ces structures matérielles étaient utilisées comme courroies de transmission du son, faisant office de haut-parleurs “intégrés” (plaque-haut-parleur, escalier-vibreur…). Nous nous étions concentrés sur notre espace de travail principal : “le labo”. Dans la deuxième version, nous avons éclaté l'espace de spatialisation dans tout le bâtiment, l'écoute devient multiple et le mouvement dans l'espace est décuplé. Le labo devient un lieu d'écoute ponctuel ou par bribes, produisant un forme d'“aération” qui permet une écoute en “mouvement” ou en “attente” (espace de la cours, l'entrée, la cuisine…). Le son intervient de manière imprévisible pour s'insinuer dans les activités du lieu. Il manifeste une présence, sans que l'on soit en mesure de déterminer le moment de cette présence (retour d'une séquence enregistrée quelque temps auparavant) ni son lieu (quel capteur a saisit le son). La présence sonore a pour caractéristique paradoxale d'indiquer une absence. En terme de captation, le champ a été élargi avec le développement d'une toile métallique comme capteur d'eau, de vent et de vibrations, la cours devient un champ d'expériences à partir de la prise en compte d' “artefacts” naturels (mauvaises herbes qui poussent entre les dallages, fourmis et autres sortes d'insectes, voisins discrets et invisibles…). La diffusion de cette nouvelle version du POULPE devient une composante à part entière de la vie sociale et architecturale du lieu. Elle amène un regard décalé sur nos déplacements, mouvements et activités.

Novembre 2005

PHOTOS INSTALLATION BOURGES

en cours de montage… bientôt en ligne!

soon

Audio streams from APO33 radio network