Retour sur Cor(vir)tuels

Du 30 octobre au 14 novembre 2018, l’exposition collective Cor(vir)tuels avait lieu à la Plateforme Intermédia. Retour en images sur ces 2 semaines.

Les critères plastiques de la performance ne correspondent pas à ceux de la danse ou de la musique (scénique et classique) et du spectacle. De manière générale ils concernent plus la position du corps en rapport avec l’espace sans définition ou code préalablement définis (chorégraphie, corps normé pour la danse ou filiation du corps dansé). Ils concernent les corps que nous habitons, que nous sculptons ou qui sont sculptés.

La tentative plastique de la performance recherche les limites des règles de vie en société, des formatages urbains, architecturaux, sociaux et politiques. Au delà d’une esthétique visuelle, d’une beauté romantique, la performance artistique se situe au niveau des codes, sur leur détournement et non pas sur leur reproduction ou leur conservation.

Le corps dans la performance est central, qu’il soit absent ou présent, qu’il soit maltraité ou intermédiaire : sa virtualisation rend la question de la performance ambiguë comme pourrait l’être en soi une amitié sur les réseaux sociaux. A-t-on à faire à une réalité tangible ou est-ce une présence spectrale de l’Être, une représentation poussée à son paroxysme ?

 

Hortense Gauthier : corps, musique – Antoine Schmitt : pixels, images

« CliMax est la rencontre entre un corps humain et une abstraction numérique vivante dans un envoûtement réciproque. Deux organismes, l’un immatériel, l’autre charnel, se cherchent, s’apprivoisent pour s’insuffler l’un l’autre dans une spirale orgasmique et explorer les intensités et les mouvements du plaisir au-delà des binarités et des catégories biologiques. Expérience de possession mutuelle, où se mêlent flux érotiques du corps, souffles telluriques et vitalité générative de la machine, quelles sont les circulations de la puissance du désir : un corps peut-il faire jouir une créature de pixels ? Comment cette matière numérique programmée selon des principes physiologiques peut-elle générer de la volupté et éprouver du désir ?

Exploration sensorielle et magique des possibles météorologiques du plaisir, CliMax ouvre sur une transe reliant les énergies organiques profondes du corps à celles du cosmos. La performance CliMax constitue une matrice de pensées et d’expériences engendrant un corpus de créations. La vidéo CliMax (Préliminaires) en fait partie, elle fusionne les matériaux corporels, visuels et sonores de CliMax dans une forme de manifeste vidéo. »

 

 

Jaap Blonk

Son parcours étant difficile à résumer, peut-être est-ce mieux de laisser Jaap se définir lui-même :

« I started studying mathematics in 1971. I started playing saxophone in 1973. I started composing music in 1976. I started writing poetry in 1977. I quit my mathematics study in 1978. I started reciting sound poetry in 1981. I started vocal improvisation in 1984. I started using electronic sound in 1989. I started making visual poetry in 1994. I quit playing saxophone in 1995. I started using the computer for sound in 1998. I started algorithmic composition in 2004. I started making visual animations in 2006. I started making videos in 2010. I started making art books with visual and sound work in 2012. »

 

Le travail de Jaap est donc varié et semé de références à différents domaines. Il essaye toujours “d’utiliser uniquement les expressions et gestes qui sont nécessaires afin d’émettre des sons, ou qui accompagnent naturellement ces derniers”.

Dans cette pièce, quatre courtes vidéos seront diffusées, immédiatement compréhensibles et qui ne seront pas accompagnées d’éléments théâtraux externes, pour rendre selon lui sa performance “plus authentique et puissante”.

 

 

Jeanne des Abattoirs

Youna Marsauche, dite “Jeanne des Abattoirs” tire son nom du texte de Bertolt Brecht dont cette dernière est l’héroïne. Artiste, plasticienne et performeuse, Jeanne travaille sur le paysage et la personne. Aujourd’hui, elle enseigne aussi bien le théâtre que les arts appliqués. Quand il lui est demandé ce que représente la notion de corps virtuels dans son approche, Jeanne répond que “la définition du virtuel si l’on dépasse l’ère numérique est celle de puissance sans son effet. Les prémisses du virtuel apparaissent avec le deuil et ses morts, les vertus des détritus et leur pendant d’âmes”. Dans ses oeuvres, ses “matériaux de sculpture visuelle et non visuelle” sont le corps et la personne.

Il convient de préciser que Youna se qualifie de “Paysanne” : qui habite le paysage et qui milite donc contre les herbicides et contre les frontières. C’est pourquoi dans Cor(vir)tuels, la pièce qu’elle nous présente, “Peaux de citrons, Poèmes d’amour, et autres petites choses tristes” est “une collection compulsive et animée de déchets ultimes” qui s’interprète comme “une tentative d’écriture d’un mythe du Mal-être qui se déroulerait là tout de suite” avec comme elle dit, “dans le désordre d’apparition : Peaux de citrons, Allégeance de Char, L’enfant Saint Pied, l’endeuillée, Cantate de Bach, Phoenix publicitaire, cartons d’emballage”.

 

Enfin, une réponse courte et représentative de son travail sur la question de l’exposition collective : “Une exposition me paraît toujours collective puisqu’elle est une rencontre entre un lieu, un public et les protagonistes de l’organisation”.

 

Lucas Seguy

“Mon travail en vidéo expérimente différents types de dispositifs narratifs et de compositions qu’apportent la boucle vidéo et les espaces virtuels. Un des enjeux formels est la composition d’un système de circulation fermé entre les personnages, la caméra et l’environnement. Ce travail prend forme en des installations vidéo qui deviennent le canevas d’histoires d’amour conditionnées dans des espaces d’enfermement. La notion de corps virtuel est très présente dans mon travail de par mon utilisation des logiciels 3d, ainsi que les questions d’identité, d’ubiquité et d’altérité que j’essaie d’aborder dans mes projets.

 

Les possibilités d’animation et de rendus des corps en 3d me permettent d’imaginer et de mettre en scène des situations difficilement réalisable. Ces corps virtuels deviennent un territoire d’expérimentation décomplexés et une ouverture sur l’imaginaire. Pygmalion est une installation vidéo qui prend la forme d’un diptyque. Elle présente un acte de reproduction qui se scinde, à l’ouverture de la scène, en deux regards sur la scène. L’un se concentrant sur l’émergence du nouvel individu, l’autre sur l’acte global.  Ces points de vue se rejoignent en un seul à la fin de la scène.

 

C’est un acte de reproduction d’une espèce humaine hypothétique qui serait basée sur un principe de scan et d’impression effectué par un individu sexué. Celui-ci scanne par ses mains le corps d’un congénère asexué qui est simultanément reproduit couche par couche à l’aide de son appareil génitale préhensile. Par là même, ce système reproductif induit une organisation sociale basé sur le clonage avec une différence de statuts entre individus sexués et asexués. La figure du sculpteur mythique Pygmalion est invoquée dans le titre pour l’acte ultime de création mais elle ne se résout anatomiquement, dans cette hypothèse d’évolution humaine,  qu’en une grotesque imprimante 3d.”

 

Corpse Etanum

La meilleure façon d’introduire le travail de Corpse Etanum est peut-être de retranscrire telles quelles ses réponses à quelques-unes de nos questions :

Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Going trough Going to Making it

Quelle est votre position sur la performance et les relations qui se jouent dans votre travail artistique ?

La performance est partout ! La performance a lieu tout le temps ! Regarde autours de toi !

Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ?

Conglomérat de fringues, de selfies et de machines.

Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et de la présentation d’oeuvre à distance ?

Tout le temps. Je ne suis pas là. Ne regarde moi pas !

 

Joachim Montessuis

Joachim travaille “le lien entre conscience et matière, expérimentalement”. Il vient du son, de la poésie, de l’art expérimental et parfois conceptuel et aime à dire qu’il “n’a plus grand chose à vendre, mais beaucoup d’expériences très concrètes à partager”. Pour lui, “le virtuel n’est qu’une extension de notre réalité, un autre terrain de jeu ou des phénomènes se manifestent”.

Il s’intéresse aux liens entre art, science et spiritualité et tente de créer des contextes d’introspection, de brouillage et de débordements (sensoriels, émotionnels, culturels) qu’il expérimente lors de concerts / installations : “J’aime imaginer des performances sans corps, avec des structures ouvertes, distendues, aux temporalités inaccessibles.”

COMPUTER GNOSE est “un clavier seul, qui renvoie de temps en temps par cris et invectives le public dans ses gonds si l’on tapote un peu trop les touches. Ramener le spectateur à lui-même : rentrer en soi, revenir à soi, c’est le coeur de ce qui m’intéresse dans l’art”.

 

Jenny Pickett

Artiste plasticienne britannique vivant à Nantes et membre du collectif d’artistes APO33, Jenny Pickett réalise des œuvres collectives, à la fois dans la musique contemporaine, les arts visuels, numériques et sonores. Elle crée des installations “in situ” ainsi que des sculptures sonores et des performances à partir d’enregistrements qu’elle réalise sur place pour inviter à reconsidérer les impressions que nous avons de notre environnement. Le corps est souvent présent dans son travail, il occupe un espace déconstruit, entre tangibilité et virtualité. Son approche est également très influencée par le livre “Matière et Mémoire” de Henri Bergson, portant sur “notre approche subjective de ce qui est nouveau et de la perception que l’on peut en avoir”.

La pièce qu’elle nous présente est une installation sonore et visuelle qui se nomme “Quelqu’un vient de marcher sur ma tombe”. Elle naît peu après la perte d’un être cher, où la virtualité est imposée sur le corps : « The nighttime recordings using E.V.P (Electronic Voice Phenomenon) were recorded during the night of wake in attempt to capture a message, a clue or sign of the after : the sound offers us a metaphor evoking the possibility of hearing the trace of being. Inviting a new reading from the succession of screens placed on the ground, this interactive video follows movement of hair on the spine filmed close up, the images become a texturality that folds in the boundaries of their source ».

 

Arrrrrkkkkrrreeeekkaaaarrr

“Le parcours du combattant de l’art !”, voici comment Arrrrrkkkkrrreeeekkaaaarrr parle de son chemin. Leur travail gravite autours de la mutation du réel et de la transformation cellulaire des éléments en présence qui prend forme en virtualisant “des bouts de corps, des corps sans organes”. Chez eux, la performance intervient en amont, à savoir dans la production sonore et vidéo. Celle-ci étant souvent liée au corps et à son intervention dans l’espace. Leur travail vise à développer “l’éclatement du corps, sa mutation et son existence dans des espaces qui n’ont pas été fais pour cela (virtuel, image, audio…), existence qui est dé- réalisée, fantasmée et projetée”.

Ce n’est pas la première fois que Arrrrrkkkkrrreeeekkaaaarrr propose des pièces à une exposition sans être présent “physiquement” et trouve le principe d’exposition collective attrayant dans le sens où la manière de travailler est différente, et où chacun se réunit autour d’un propos particulier.

 

 

 

Annexes : Réponses au questionnaire :

Jaap Blonk

1 – Please present your artistic approach and career.

This could be a long story, but I’ll try to make it short.
I started studying mathematics in 1971.
I started playing saxophone in 1973.
I started composing music in 1976.
I started writing poetry in 1977.
I quit my mathematics study in 1978.
I started reciting sound poetry in 1981.
I started vocal improvisation in 1984.
I started using electronic sound in 1989.
I started making visual poetry in 1994.
I quit playing saxophone in 1995.
I started using the computer for sound in 1998.
I started algorithmic composition in 2004.
I started making visual animations in 2006.
I started making videos in 2010.
I started making art books with visual and sound work in 2012.
Hm, not that short after all. But I cannot help it, my artistic approach is quite
varied. I have for instance written jazz ballads, made exuberant noise pieces,
written fairly traditional texts as well as crazy nonsense poems. I use very
intuitive procedures sometimes, and sometimes very systematic ones, and
everything in between.

2 – What does this notion of virtual bodies represent in your approach and how
does this take shape in your artistic work ?

I am not quite sure what you mean by “virtual bodies”. It could be a voice where
you don’t see the person? Maybe also a person appearing in a video is also a
virtual body? I also use computer voices with names like Antoine or Femke; are
they maybe virtual bodies as well?

3 – How are questions and and the relationships of the body played out through
your performances ?

In my performances I try to use only those facial expressions and gestures that
are either necessary to make the sounds, or that come with the sounds
naturally. I do not add any external theatrical elements. I think this attitude
makes my performances more authentic and powerful.

4 – Can you describe us and present a little more in detail the work you will
present in this exhibition ?

I have submitted four short videos, two where I appear myself, one with still
images and one with a short animation. There is not much to say about them, I
hope they speak for themselves. Of course the sound tracks are important, as
with almost all my work.

5 – Have you already proposed your works in an exhibition without installing it
yourself and how do you envisage the issues of collective exhibitions and
remote presentation of work ?

Yes, this has happened a number of times, always in collective exhibitions.
When I had a solo exhibition I always installed it myself.
Well, these are difficult times for artists, many of us feel more and more
neglected, so I am happy that there is some interest and people can see and
hear my work from time to time in exhibitions.

Jaap Blonk, October 2018

Lucas Seguy

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Mon travail en vidéo expérimente différents types de dispositifs narratifs et de compositions qu’apportent la boucle vidéo et les espaces virtuels. Un des enjeux formels est la composition d’un système de circulation fermé entre les personnages, la caméra et l’environnement. Ce travail prend forme en des installations vidéo qui deviennent le canevas d’histoires d’amour conditionnées dans des espaces d’enfermement.

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

La notion de corps virtuel est très présente dans mon travail de par mon utilisation des logiciels 3d, ainsi que les questions d’identité, d’ubiquité et d’altérité que j’essaie d’aborder dans mes projets. Les possibilités d’animation et de rendus  des corps en 3d me permettent d’imaginer et de mettre en scène des situations difficilement réalisable. Ces corps virtuels deviennent un territoire d’expérimentation décomplexés et une ouverture sur l’imaginaire.

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ? 

Pygmalion est une installation vidéo qui prend la forme d’un diptyque. Elle présente un acte de reproduction qui se scinde, à l’ouverture de la scène, en deux regards sur la scène. L’un se concentrant sur l’émergence du nouvel individu, l’autre sur l’acte global.  Ces points de vue se rejoignent en un seul à la fin de la scène. C’est un acte de reproduction d’une espèce humaine hypothétique qui serait basée sur un principe de scan et d’impression effectué par un individu sexué. Celui-ci scanne par ses mains le corps d’un congénère asexué qui est simultanément reproduit couche par couche à l’aide de son appareil génitale préhensile. Par là même, ce système reproductif induit une organisation sociale basé sur le clonage avec une différence de statuts entre individus sexués et asexués. La figure du sculpteur mythique Pygmalion est invoquée dans le titre pour l’acte ultime de création mais elle ne se résout anatomiquement, dans cette hypothèse d’évolution humaine, qu’en une grotesque imprimante 3d.

Joachim Montessuis

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

En résumé, la réalité est notre création, vu que nous la projetons (je dirais aux détracteurs, que toutes les preuves tangibles sont là, il s’agit d’en faire l’expérience plutôt que d’y croire ou non). Je travaille le lien entre conscience et matière, expérimentalement. Je viens du son, de la poésie, de l’art expérimental et parfois conceptuel. Je n’ai plus grand chose à vendre, mais beaucoup d’expériences très concrètes à partager.

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

Le virtuel n’est qu’une extension de notre réalité, un autre terrain de jeu ou des phénomènes se manifestent. A mon sens un corps « virtuel » existe aussi ailleurs que dans le digital, il y a d’autres dimensions.

3 – Quelle est votre position sur la performance et les relations qui se jouent avec la question du corps ? 

Qu’est ce qu’un corps ? Possédons nous un corps, ou plusieurs ? A quel degré sont t’ils reliés ? Ou sommes nous réellement? Comment définir le début d’une performance si ce n’est à travers l’ego de l’artiste qui prétend être ou habiter un corps ?
J’aime imaginer des performances sans corps, avec des structures ouvertes, distendues, aux temporalités inaccessibles.

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ? 

COMPUTER GNOSE
Un clavier seul, qui renvoie de temps en temps par cris et invectives le public dans ses gonds si l’on tapote un peu trop les touches. Ramener le spectateur à lui-même : rentrer en soi, revenir à soi, c’est le coeur de ce qui m’intéresse dans l’art.

5 – Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et la présentation d’oeuvre à distance ?

C’est arrivé quelques fois, mais c’est la première fois que cela se passe aussi vite et bien, grâce à l’équipe d’Apo33 : remarquable !

Jenny Pickett

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Dans mon travail j’utilise une variété de médium : du dessin à la sculpture en passant par le son, l’installation, l’électronique et les technologies numériques. Cela fait longtemps que j’entretiens une fascination pour les croisements entre perception et mémoire mais aussi leurs dépendances, leurs habilités à glisser, à se transformer dans la relation à notre environnement, aux relations et aux états physiques et mentales.

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

The body is often present in my work occupying a deconstructed space that slips between its tangibility and virtuality.
Mon approche est aussi influencé par le livre “Matière et mémoire” de Henri Bergson où il développe des concepts qui expliquent notre approche subjective de ce qui est nouveau et de la perception que l’on peut en avoir.
Here our experiences are rendered “virtual” through multiple retelling, deconstructions and reconstructions that accumulate and shift our past notions of our selves and can influences our future becomings.
The body is often deconstructed in my work and placed in context or juxtaposed with outside influences. It is a virtual entity through which I try to dissect metaphors, myths and evidence that stem from our cumulative human experiences or probe the gray areas of our inevitable oblivion.

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ? 

Quelqu’un vient de marcher sur ma tombe
video and sound installation, Quelqu’un vient de marcher sur ma tombe (Someone just walked over my grave) takes on a dimension from one of our more intimate spheres. It was realised after the loss of someone close, where virtuality is imposed on the body. The nighttime recordings using E.V.P. (electronic voice phenomenon) were recorded during the night of the wake in an attempt to capture a message, a clue or sign of the after: the sound offers us a metaphor for evoking the possibility of hearing the trace of being. Inviting a new reading from the succession of screens placed on the ground,  this interactive video follows movement of hair on the spine filmed close up, the images become a texturality that folds in the boundaries of their source.

5 – Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et la présentation d’oeuvre à distance ?

Yes – this is a great and interesting approach to the movement of ideas and works, especially important in cutting carbon footprints across the art world.

Jeanne des Abattoirs

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Jeanne des Abattoirs la vraie, la sainte est une héroïne de Bertholt Brecht
Jeanne des Abattoirs est mon pseudonyme d’artiste gourde et idéaliste
Artiste plasticienne et performeuse, je travaille sur le paysage et la personne
Assistante et assistée du poète plasticien Jean-Pierre Ive
Embobineuse crew (théâtre de fortune, Marseille) : organisation d’événements dédiés à la performance et aux formes d’art qui existent dans un moment depuis 2000
Élève puis prof de théâtre, prof d’art appliqué en lycée pro, anime des stages et ateliers : écriture et création de spectacle, performance, théâtre à l’attention de scolaire, artiste, amateurs, curieux
Paysanne (qui habite le paysage), milite donc contre les herbicides et les frontières
DNSEP(2002) à l’ERBAN
Je vis dans le Maine et Loire

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

La définition de virtuel si l’on dépasse l’ère numérique est celle de puissance sans son effet. Les prémisses du virtuel apparaissent dans mon approche avec le deuil et ses morts, les vertus des détritus et leurs pendant d’âmes.
Le désir et la frustration, les résidus de cette société de consommation sont présentés comme supports à l’imaginaire.

3 – Quelle est votre position sur la performance et les relations qui se jouent avec la question du corps ? 

La performance un langage sensible qui converse avec le contexte où elle s’expose. Un art du vivant où accident et loose sont de rigueur.
J’utilise le corps et la personne comme matériaux de sculpture visuelle et non visuelle.

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ? 

Peaux de citrons, Poèmes d’amour, et autres petites choses tristes est une collection compulsive et animée de déchets ultimes.
Une des volontés dans cette création est une tentative d’écriture d’un mythe du Mal-être qui se déroulerait là tout de suite.
Avec dans le désordre d’apparition : Peaux de citrons, Allégeance de Char, L’enfant Saint Pied, L’endeuillée, Cantate de Bach, Phoenix publicitaire, cartons d’emballage.
Les objets asexués, sont-ils des anges ?

5 – Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et la présentation d’oeuvre à distance ?

La question de présentation à distance se pose dès l’élaboration de l’œuvre et l’œuvre évolue au grès des conditions d’exposition.
Une exposition me paraît toujours collective puisqu’elle est une rencontre entre un lieu, un public et les protagonistes de l’organisation.

Arrrrrkkkkrrreeeekkaaaarrr

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Le parcours du combattant de l’art !
Notre démarche : mutation du réel / transformation cellulaire des éléments en présences.

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

Nous virtualisons des bouts de corps, des corps sans organes comme dirait Antonin Artaud, nous créons des mutations entre des êtres vivants à travers le son, l’image, la sculpture pour donner de nouvelles virtualités et possibilités à ces êtres. Les formes peuvent-être multiples, d’une mutation visuelle à travers le film et l’interaction des corps avec une chose désincarnée, abstraite, symbolique de bouts de vivants, parcellaires et meta-sensibles. Le son ou la sculpture de façon plus large nous permet aussi d’incarner ces bouts d’êtres dans une chose et de désincarner les corps en virtualité non-charnelle.

3 – Quelle est votre position sur la performance et les relations qui se jouent avec la question du corps ? 

Pour notre part, la performance intervient en amont dans la production sonore et vidéo. La performance est souvent lié au corps, à l’intervention du corps dans un espace. Ce que nous souhaitons développer ici c’est l’éclatement du corps, sa mutation et son existence dans des espaces qui n’ont pas été fait pour cela (virtuel, image, audio…), une existence qui est dé-réalisée, fantasmée et projetée.

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ? 

Nous présentons une pièce sur cette relation entre la mutation des corps, le chant des arbres, le rapport du spectateur et cette notion de corps sans organes, bouts de corps et transformation du soi. Il s’agit d’une approche de questionnement à plusieurs niveaux, à la fois sur le dispositif d’exposition : de ce que l’on voit ou entend, de sa position de spectateur, de l’impossibilité de voir/entendre quelque chose de par sa présence, et à la fois sur la question du corps et de ses possibles mutations via les dispositifs numériques.

5 – Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et la présentation d’oeuvre à distance ?

Nous avons déjà proposé des pièces artistiques sans participer «physiquement » à l’exposition, cela est intéressant sous plusieurs angles, d’abord c’est souvent lié à des limites dans le budget de l’organisateur mais au-delà de ça, cela permet aussi de travailler autrement notamment autour de thématique et de faire partie d’une exposition qui sert un propos particulier, ici la question du corps virtuel. On peut aussi
imaginer des dispositifs à distance, ce qui n’est pas le cas de notre proposition cette fois, mais qui peut très bien le devenir dans d’autres propositions, pourquoi pas ?

Corpse Etanum

1 – Pouvez-vous présenter votre parcours et votre démarche artistique ?

Going through
Going to
Making it

2 – A votre sens, que représente cette notion de corps virtuels dans votre approche ? Comment cela prend-il forme dans votre travail artistique ? 

Corps téléchargés d’internet et manipulés sous forme d’un live cinéma sculptural.
Un être hybride composé de métal et de tissu.

3 – Quelle est votre position sur la performance et les relations qui se jouent avec la question du corps ? 

La performance est partout !
La performe à lieu tout le temps !
Regarde autour de toi !

4 – Pouvez-vous nous décrire et présenter un peu plus en détail la ou les pièces que vous présentez dans cette exposition ?

Conglomérat de fringues, de selfies et de machines.

5 – Avez-vous déjà proposé vos oeuvres dans une exposition sans l’installer vous-même ? Comment envisagez-vous la question de l’exposition collective et la présentation d’oeuvre à distance ?

Tout le temps.
Je ne suis pas là
Ne regarde moi pas !